
JVB Forge
A propos
Genèse
Tout a commencé un soir d’anniversaire. Avec mon frère, nous avions offert à notre père un Opinel n°08 Ellipse avec son manche en ébène et son insert en aluminium. Je revois encore ses yeux quand il l’a ouvert, puis son geste devenu rituel : couper, rincer, essuyer, remettre dans la boîte. Un petit couteau, et pourtant quelque chose de précieux venait de s’installer à table.
Plus tard, je suis tombé sur Forged in Fire. Du spectacle, oui. Mais surtout cette évidence : avec du feu, un marteau et du temps, on peut faire naître un outil qui dure. J’ai lu, fouillé la littérature, demandé des conseils… puis j’ai essayé. Un vieux marteau, un barbecue, du fer à béton. L’odeur du charbon, le métal qui rougit, le bruit du marteau : ça m’a saisi. De manière assez instinctive j’ai réalisé ce qui ressemblait à un véritable couteau, et ça m’a suffi pour attraper le virus. Depuis, je me forme sans cesse, au contact de couteliers et de forgerons, en autodidacte têtu et passionné.

Philosophie
Je forge au charbon, au marteau, parce que j’aime sentir que chaque coup compte. J’assume des lignes simples et modernes : un couteau doit d’abord servir, se patiner, vivre. J’aime l’idée qu’il passe de main en main, qu’au fil des affûtages il ne reste qu’un filet d’acier chargé d’histoires.
J’ai une affection particulière pour les aciers carbone : ils marquent, ils prennent du caractère. Pour les manches, je cherche du sens : un bois récupéré dans un meuble de famille, une couleur qui raconte une origine, un détail qui parle à celui qui portera la lame. Je ne promets pas la perfection industrielle, je promets du soin : écouter l’usage, choisir la bonne géométrie, prendre le temps. Le projet se conçoit à l’établi, il se prouve au feu. Entre les deux, il y a ce moment où l’outil trouve son équilibre et là, je sais pourquoi je fais ça.
